Fonder une école qui enseigne l'urbanisme bonheurien
Déterminer les critères du bonheur au cœur de l'urbanisme représente une interrogation essentielle, inaugurant un champ d'exploration fondamental pour cette nouvelle école d'urbanisme axée sur le bien-être. Cette question, en elle-même, pourrait constituer le cœur des recherches menées par cette institution innovante.
Envisager de rebaptiser cet établissement en "École d'urbanisme bonheurien" souligne l'ambition de définir un urbanisme profondément ancré dans la recherche du bonheur pour tous les êtres vivants, avec une attention particulière portée au bien-être humain.
Ci-après, l'exemple d'un nouveau métier qui pourrait-etre enseigné dans cette école
Il nous apparaît essentiel, pour instaurer une ville qui incarne véritablement le bonheur, de proposer la création d'un poste inédit au sein des collectivités territoriales : l'« Urbaniste bonheurien en chef de la ville ». Ce concept innovant, inexistant à ce jour, s'inspire toutefois des pratiques de figures telles que Xavier Bohl et le duo Breitman et Breitman, qui ont significativement contribué à l'urbanisme du Plessis-Robinson et de Clamart. Sans ressources internes équivalentes, ces villes se sont appuyées sur ces experts pour orchestrer l'ensemble de leur développement urbain, assurant une cohérence remarquable à leurs projets.
La mission de l'« Urbaniste bonheurien en chef » comprendrait des responsabilités cruciales telles que :
Effectuer un diagnostic complet de l'urbanisme existant pour identifier les déficiences et leurs origines.
Élaborer une vision d'ensemble harmonieuse et stratégique pour la ville, en prenant en compte les contraintes démographiques, financières et techniques.
Définir des priorités pour la rénovation des différents quartiers et espaces urbains.
Mettre en œuvre ce plan de manière détaillée, en s'adaptant spécifiquement à chaque lieu, avec le support de tous les outils disponibles.
Collaborer avec les services municipaux pour développer de nouveaux instruments, tels que des partenariats public-privé ou des sociétés d'économie mixte.
Rédiger des cahiers des charges exhaustifs qui répondent aux besoins bonheuriens dans toutes les dimensions urbaines : architecture, espaces publics, parcs, jardins et infrastructures.
Engager la population et les associations locales dans ce processus, afin de bénéficier de l'intelligence collective et de garantir une participation inclusive.
Superviser les appels d'offres pour les projets de rénovation ou de nouveaux aménagements, veiller à la sélection rigoureuse des entreprises et s'assurer de leur conformité aux exigences établies.
Instituer des plans de maintenance à long terme pour les espaces urbains rénovés, en veillant à ce que l'entretien soit de haute qualité et préserve l'intégrité des lieux.
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Ce rôle, bien que largement esquissé ici, se précisera et s'enrichira de nouvelles dimensions au fil de son application pratique. Ce poste serait le pivot central d'une stratégie urbaine orientée vers le bonheur et l'épanouissement des citoyens, marquant un tournant décisif dans la conception des villes de demain.
Ce nouveau rôle d'« Urbaniste bonheurien en chef de la ville », actuellement inexistant, nécessitera une formation spécifique pour les urbanistes déjà en exercice. Il semble pertinent de cibler ceux qui se sont déjà engagés dans ce que l'on nomme le nouvel urbanisme, car ils sont vraisemblablement les plus disposés et aptes à embrasser ces nouvelles responsabilités qui demandent une approche holistique et innovante de la planification urbaine. Il est également impératif de penser à l'avenir en intégrant cette spécialisation dans les cursus académiques destinés aux futurs urbanistes. L'objectif étant qu'à terme, chaque ville puisse bénéficier d'un expert qualifié et dédié à ce poste, garantissant ainsi une approche cohérente et centrée sur le bonheur urbain.
Enfin, il est crucial de ne pas confondre ce poste avec celui d'un Architecte des Bâtiments de France ou d'un Directeur Général Adjoint chargé de l'urbanisme. Bien que ces fonctions soient vitales au sein des administrations locales, le rôle d'un « Urbaniste bonheurien en chef » se distingue par une concentration sur la maximisation du bien-être à travers l'aménagement urbain, ce qui requiert une spécialisation et des compétences uniques.
Enseigner comment construire une architecture néo-vernaculaire
S'il est un sujet totalement tabou dans les écoles d'architechture et d'urbanisme, c'est bien celui de l'architecture néo-vernaculaire. Un urbaniste ou un architecte passionné par l'architecture vernaculaire se doit de maîtriser les typologies des habitations traditionnelles de la région où il projette de construire. Cette quête commence souvent par la création d'un catalogue exhaustif, une collection visuelle comprenant maisons, immeubles, et espaces urbains tels que monuments, places, et parcs. Pour ce faire, il peut adopter plusieurs méthodes.
L'une des approches les plus enrichissantes consiste à prendre personnellement des photographies des divers édifices et lieux. Cette méthode immersive permet non seulement de saisir l'esthétique, mais aussi de comprendre l'agencement spatial et les interactions entre les éléments architecturaux du paysage. Alternativement, l'urbaniste peut amasser un répertoire de clichés, qu'ils soient contemporains ou historiques. Les cartes postales anciennes se révèlent particulièrement précieuses; elles offrent un aperçu des constructions et des vues urbaines qui ont parfois disparu, bien que leur monochromie puisse être perçue comme une limitation.
Enfin, la peinture offre une fenêtre supplémentaire sur le passé urbain et architectural. Les musées, les catalogues d'art, et les publications spécialisées en architecture ancienne sont des ressources inestimables pour ceux qui cherchent à comprendre les styles et les méthodes de construction d'époques révolues.
Ces diverses ressources, combinées, permettent à l'urbaniste ou à l'architecte de s'immerger totalement dans le contexte historique et esthétique du lieu, enrichissant ainsi sa pratique par une approche à la fois scientifique et sensible. Il devra par ailleurs, prendre en compte les contraintes du présents (techniques, juridiques, attentes clients comme le fait d'avoir de grandes terrasses ouvertes...). Une telle approche sera l'objet d'un enseignement spécifique dans notre école.
La création d'une école du "saper vedere" au "saper mostrare"
L'école prône un respect éclairé du passé, encouragent un dialogue constant entre les époques – passée, présente et future. Elle aspire à équiper ses élèves des outils nécessaires pour défendre avec conviction et éloquence des concepts tels que le pastiche, souvent mal compris dans les discours urbanistiques contemporains. En rejetant les approches qui refusent toute référence au passé sous prétexte de pastiche, l'École du "saper vedere" affirme la nécessité d'une refondation conceptuelle de l'urbanisme. Elle se propose d'armer ses étudiants, tant conceptuellement qu'intellectuellement, pour affronter les défis de l'urbanisme moderne, tout en conservant une solide appréciation des leçons du passé. Cette démarche pédagogique vise à instaurer un renouveau urbanistique qui marie harmonieusement tradition et innovation, esthétique et fonctionnalité, dans le but ultime de créer des espaces urbains qui répondent véritablement aux besoins bonheuriens de l'être humain.
Le don envisagé à un musée représenterait un pilier robuste pour concrétiser des ambitions encore plus vastes. Au cœur de cette initiative se trouve la volonté de fonder une école ou une université dédiée au Nouvel Urbanisme, une institution académique destinée à enrichir et à élargir les horizons des diplômés en architecture. L'objectif serait de créer une véritable école d'urbanisme, envisagée comme une école d'application post-graduation pour architectes ou urbanistes, leur offrant ainsi une formation complémentaire jugée cruciale pour repenser l'urbanisme au-delà des pratiques actuelles.
La création de l'École du "saper vedere" s'inscrit dans une démarche profondément rénovatrice et visionnaire, visant à marier avec finesse le classicisme architectural et urbanistique à une capacité aiguë de perception visuelle. Cette institution éducative se dédie à la formation d'élèves dotés non seulement d'une compréhension riche et nuancée de l'architecture classique, de Vitruve à Palladio, mais aussi d'une sensibilité affinée au "savoir voir", thème cher à Léonard de Vinci et fondamental dans la connaissance du monde.
Nous sommes appelés à évoluer du "saper vedere", vers le "saper mostrare", l'art de savoir montrer, une compétence cruciale que doivent maîtriser les architechtes et urbanistes de demain. Cette transition souligne la responsabilité de révéler et d'incarner le beau dans nos environnements urbains, en mettant en lumière des éléments esthétiques immédiatement reconnus et appréciés par l'humain. Cette conviction profonde que nous partageons transcende la notion que le beau serait une affaire de perspective ou de culture. Au contraire, elle suggère que le beau découle d'une résonance universelle, innée à notre espèce à travers l'évolution.
La tâche qui nous incombe est alors de mener une exploration scientifique rigoureuse des fondements du beau dans la perception humaine, dépassant les arguments du relativisme qui ont trop souvent servi à justifier des extravagances dans l'architecture et l'urbanisme contemporains. Nous plaidons pour une révolution de la pensée, une transformation fondamentale qui réclame l'établissement d'une nouvelle discipline émancipée de tout dogme idéologique.
En instaurant une telle discipline, nous ouvrons la voie à une compréhension enrichie de ce qui constitue véritablement le beau pour l'humain, éclairant ainsi le chemin vers la création de villes qui non seulement respectent mais célèbrent notre besoin intrinsèque de beauté. Cette quête ne relève pas seulement de l'esthétique; elle engage notre bien-être collectif, invitant à une réflexion profonde sur la manière dont nous concevons et réinventons les espaces dans lesquels nous vivons, travaillons et nous épanouissons.
Le Plessis-Robinson - Avant en 2022
Le Plessis-Robinson - Après en 2024
Une école ouverte aux élus et à tous les acteurs de l'immobilier
Cette institution ne se limiterait pas à l'enseignement destiné aux étudiants en architecture et urbanisme. Elle aspire également à enrichir les connaissances des élus.
L'instauration d'une approche urbaniste bonheurienne représente pour les élus un avantage considérable, véritable Graal politique : il augmente substantiellement leurs chances de réélection. L'exemple de Philippe Pemezec, qui a recueilli plus de 70 % des voix dès le premier tour, illustre parfaitement ce phénomène. Un urbanisme centré sur le bonheur et la qualité de vie est probablement l'un des moyens les plus efficaces pour gagner la confiance et le soutien électoral. En effet, la construction d'une ville orientée vers le bonheur influence de manière profonde et durable la vie et le bien-être de ses habitants. Ces derniers, conscients des améliorations apportées à leur environnement quotidien, savent identifier et valoriser les efforts des responsables politiques à l'origine de ces changements bénéfiques. Un tel impact ne passe pas inaperçu et se traduit souvent par un soutien renouvelé lors des élections, témoignant de la reconnaissance des citoyens envers ceux qui ont su rehausser la qualité de leur cadre de vie.
Cette école s'adresse également à ceux issus du monde entrepreneurial de la construction ainsi que de tous les acteurs engagés dans le processus de création urbaine. La genèse de projets urbains innovants nécessite, en effet, la collaboration d'une vaste gamme de participants. Pour qu'un projet aboutisse à un succès tangible, il est crucial que toutes ces parties partagent une vision commune et une compréhension approfondie du dessein et de l'ambition derrière chaque nouveau programme urbain.
Voilà pourquoi notre école ambitionne de s'ouvrir non seulement aux futurs spécialistes en la matière, mais aussi à l'ensemble des professionnels du secteur, affirmant ainsi l'importance d'une formation holistique dans la réalisation de notre environnement urbain de demain.
Livre de Philippe PEMEZEC, Maire du Plessis-Robinson, 2007
Livre issu de notre important fonds de livres et livrets sur l'urbanisme