Comme vision, le développement d'un pôle d'excellence d'un urbanisme bonheurien
Pour aller au-delà, il devient impératif de concevoir un pôle de compétitivité et d'excellence, une synergie où entreprises et notre école novatrice d'Urbanisme et organismes de recherche se rassemblent dans une vision commune. L'objectif premier de ce pôle est de catalyser l'innovation, la recherche et le développement économique autour de l'urbanisme du futur en France, créant un écosystème propice aux synergies et collaborations intersectorielles.
Ce pôle ambitionne d'encourager l'innovation par le biais de projets de recherche collaboratifs, donnant naissance à des concepts novateurs et à des solutions avant-gardistes dans le domaine du nouvel urbanisme. Il vise à renforcer la compétitivité des entreprises par leur proximité avec l'école et le musée, offrant un terreau fertile pour l'essor et le rayonnement des initiatives liées à un nouvel urbanisme plus respectueux des besoins bonheuriens humains.
En facilitant le partage de connaissances et le transfert de technologies entre institutions académiques et entreprises, ce pôle aspire à devenir un vecteur d'avancement et d'excellence dans la pratique urbanistique en lien avec une vision plus respectueuse et en rupture avec le modernisme actuel qui a rendu les périphéries du monde entier si laides.
Des partenariats avec des fonds d'investissement immobiliers
En établissant des partenariats stratégiques avec de grands fonds d'investissement immobilier, tant en France qu'à l'international, nous envisageons de financer des projets ambitieux, marquant notre empreinte sur l'urbanisme mondial. Cette démarche nous permettrait de matérialiser des initiatives d'envergure, en alignant notre vision avec les dynamiques financières globales, et en contribuant activement à la réinvention des espaces de vie futurs. Nous sommes convaincus qu'un nouvel urbanisme peut intéresser ces fonds dans la mesure où il peut être créateur de valeur à long terme et aussi parce qu'il serait à même de répondre aux nouvelles attentes d'investisseurs qui veulent donner du sens à leurs investissements.
Faire face aux trois grands enjeux sociétaux
Dans l'élaboration de notre vision de l'urbanisme, baptisée "Urbanisme Bonheurien", nous aspirons à répondre aux trois grands enjeux sociétaux contemporains : la santé mentale des citadins, la crise du logement, et l'impératif de ne plus artificialiser les sols.
Premièrement, la santé mentale des résidents urbains est cruciale. Elle dépend intrinsèquement de l'environnement urbain dans lequel ils évoluent. Un urbanisme inadapté peut mener à un mal-être profond, comme nous l'observons dans de nombreuses métropoles mondiales. La non-satisfaction des besoins fondamentaux peut transformer des cités en lieux de stress plutôt qu'en espaces de bien-être.
Deuxièmement, les dynamiques territoriales exacerbent souvent les crises du logement, particulièrement dans les zones économiquement dynamiques. Cette pression croissante engendre une crise qui touche principalement les individus aux revenus modestes, mettant ainsi les gouvernements sous forte pression pour trouver des solutions durables et équitables.
Troisièmement, le défi du zéro artificialisation des sols est une réponse à l'expansion incessante des zones urbaines. L'idéal serait de favoriser le développement vertical ou de reconstruire dans les empreintes urbaines existantes pour éviter la consommation de nouveaux terrains. Cela éviterait la destruction inutile du patrimoine bâti et naturel, tout en préservant l'esthétique et l'histoire des lieux.
Dans cette optique, notre proposition est de transformer les zones commerciales désuètes en nouveaux quartiers vivants, en prenant exemple sur des réussites urbanistiques telles que le Plessis-Robinson. Cela permettrait non seulement de répondre aux besoins en logement sans compromettre la beauté des centres historiques, mais aussi de favoriser un milieu urbain propice au bien-être mental.
Il est crucial d'adopter une approche réfléchie et intelligente pour la reconversion des zones commerciales et industrielles. Cette stratégie, tout en étant locale, résonne avec les défis globaux, posant les bases d'un urbanisme qui concilie les impératifs sociaux, esthétiques et écologiques.
Repenser l'urbanisme et la rénovation urbaine dans un contexte de zéro artifitialisation urbaine et de besoin de création de logements
Afin d'illustrer de façon concrète notre propos, nous pourrions prendre comme exemple la rénovation des zones commerciales en périphérie urbaine. Ces zones commerciales, qui ont éclos dans toute la France, pour ne pas dire dans le monde entier, sont particulièrement disgracieuses et sont le résultat d'un développement économique où l'urbanisme n'a pas été pensé. Elles cumulent de très nombreux défauts : elles sont très peu denses, exigent d'utiliser la voiture de façon systématique, et sont particulièrement disgracieuses d'un point de vue esthétique. Enfin, elles ne sont pas directement connectées aux villes, ce qui représente un enjeu fort de rénovation urbaine.
Il est donc indispensable d'avoir une réflexion profonde sur ce que l'on veut en faire, car s'il s'agit de détruire pour reconstruire à nouveau avec les mêmes erreurs, cela aura un coût considérable sans pour autant améliorer fondamentalement les choses. Il faut donc un véritable renouveau conceptuel et intellectuel de l'urbanisme pour savoir ce que l'on voudra y faire.
Ce projet audacieux représente une véritable invitation à repenser l'urbanisme. Nous lançons un appel à l'action pour tous ceux qui partagent notre passion pour l'urbanisme et notre ambition de façonner des villes plus inclusives, durables et esthétiquement enrichissantes pour les générations futures.
René DUREY (1890-1959)
Vieilles maisons au bas de Meudon, 1904